dimanche 25 septembre 2016

historique

SOL-ES, qui signifie 

« SOLIDARITE-ESPOIR ».


Sol-Es - Solidarité Espoir -
Cette association SOL_ES,  a été créée en décembre 1981.

Yves PERRON, un français d'Amérique Latine recherchait une association pour parrainer le centre nutritionnel d'un bidonville de Mexico. Des habitants de la région de Dinan ont répondu à son appel : SOL_ES était née.




Son BUT : Assurer une aide alimentaire directe et efficace aux enfants dénutris de communautés isolées ou déplacées pour une promotion humaine et sociale.


Son FONCTIONNEMENT : L’association regroupe une quarantaine de membres qui versent régulièrement une somme d’argent mensuellement ou ponctuellement à l’occasion de manifestations organisées par l’Association, notamment l’assemblée Générale annuelle, pour la présentation des activités au Mexique et des comptes de l’association.

L’association est gérée bénévolement par un Conseil de 10 personnes.
SOL_ES n'est rattachée à aucune ONG, sans étiquette politique ou religieuse.


HISTORIQUE des Actions de SOL_ES :

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1.     De 1981 à 1998,   


C'est LOURDES qui était sur le terrain pour créer des centres nutritionels. Elle donnait l'impulsion nécessaire pour démarrer, puis passait le relais après 3 ans de présence. Pas d'assistanat, mais une prise en charge par les gens des centres nutritionnels.






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2.    
de  1981 à 1986 :

EL JAGUEY

SOL-ES a aidé à la création et au fonctionnement d'un centre nutritionnel dans le quartier d'Acatzpotzalco (quartier industriel au N-O de Mexico ).




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   3.    de 1986 à 1989 : 

     EL QUELITE village indien Mazahuas


      SOL-ES a aidé au fonctionnement d'un centre nutritionnel.



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4.    de 1989 à 1990: ATLACOMULCO :


SOL-ES a aidé une famille déplacée suite à un tremblement de terre

SANTO THOMAS :

SOL_ES a aidé à lancer un foyer d'enfants de prisonnières à Mexico.



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   5.    de 1990 à 1999: HOPITAL d'ACULCO

SOL-ES a financé la distribution mensuelle de colis alimentaires à l'hôpital d'ACULCO et à TOXHE, un village isolé.










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6.    
de 1990 à 1993: 

LA SOLEDAD bidonville à Mexico.


SOL-ES a aidé au fonctionnement du centre nutritionnel.







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    7.    de 1993 à 1996: CHIMALUHACAN 


bidonville de 600 familles près de Mexico.


SOL-ES a aidé au fonctionnement du centre nutritionnel.






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8.    de  1998 à 2001 au CHIAPAS :


SOL-ES a apporté pendant 1 an une aide alimentaire à des enfants du Chiapas alors en pleine guerre,


SOL-ES a aidé à la construction de fours familiaux, type Lorena
                 
Avant
Après









SOL-ES a aidé au fonctionnement d'une cantine dans un village de montagne à SAN JOSE DEL PINAL région de la Tarahumara.











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9.    de 2001  à 2015 :


SOL_ES est présent à l'hôpital  SAN  CARLOS d'ALTAMIRANO, son action revêt 3 aspects :
·       prise en charge des enfants dénutris les plus carencés
·       aide financière à 3 coordinateurs de santé issus des communautés pour leur travail d'information auprès des familles  et suivi sanitaire des enfants
·       suivi médical des enfants dans les communautés indiennes et distribution de compléments alimentaires (huile, sucre, lait, miel)


voir onglet “Nos actions au Chiapas” au point “Nutrition”



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10.  À partir de 2015un projet à ACTEAL au Chiapas :
·       
Nous constatons que le programme de Nutrition en place à l’Hôpital San Carlos ne permet pas de toucher tous les enfants atteints de malnutrition, faute de pouvoir venir à l’Hôpital.


·       SOL-ES souhaite pouvoir agir au plus près des populations, directement dans les communautés. Cette volonté est partagée par le Dr Francisco Lopez, chargé du suivi du programme de Nutrition durant sa période d’un an à l’HSC.

·       Nous savons qu’il est aussi en relation avec Acteal, en charge par Philippe d’Espoir-Chiapas, de former les Promoteurs de santé à l’amélioration de la qualité de l’eau dans le cadre de notre plan EAU que nous finançons (cf. point 11 ci-dessous)

·       Nous lui avons proposé de devenir notre correspondant auprès de la communauté d’Actéal pour mettre en place et assurer le suivi d’un nouveau programme d’amélioration de la nutrition enfantine (Cf. onglet  “Nos actions au Chiapas -  La Nutrition”)

11.  Depuis 2011, SOL_ES a la possibilité de bénéficier d’une aide financière spécifique à l’amélioration de la qualité de l'eau ou de  projets d’assainissement :


·       En 2011-2012 : Nous avons financé le nettoyage des cuves de l’Hôpital San Carlos
·       En 2013-2014 : à Actéal avec ESPOIR CHIAPAS : SOL_ES finance le programme de formation et de prévention par les promoteurs de santé dans les communautés, afin de sensibiliser les villageois à la protection de l'eau et à sa bonne utilisation pour les enfants et leurs familles.


·    En 2015 et 2016, nous avons commencé à financer des réalisations concrètes, telles que la construction de citernes de 18000 litres, permettant ainsi aux communautés d'avoir accès à l'eau tout au long de l'année ...Cf. onglet “Nos actions au Chiapas – L’EAU 
·       

Dons

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Projet Nutrition Abejas







                       LA DENUTRITION - Dr Francisco Lopez)

À l’Hôpital San Carlos, nous avions fait la connaissance du Dr Francisco LOPEZ, en charge du programme de Nutrition, qui effectuait un stage dans le cadre de sa formation.


 D'une façon conceptuelle selon l'UNICEF, la dénutrition est l'état dans lequel le corps d'une personne n'obtient pas les nutriments suffisants, conduisant à un état pathologique. Cette condition peut résulter de la consommation d'une diète inadéquate ou mal équilibrée, de troubles digestifs, de problèmes de mauvaise absorption ou d'autres conditions médicales.

En général, la dénutrition a une origine socio-économique, culturelle, accompagnée de l'existence d'un système politique et social inadéquat, qui se maintient durant des générations consécutives. Il s'y produit des facteurs modificateurs, lesquels, bien que non-héréditaires, se transmettent  de parents à enfants (héritage social), et limitent la disponibilité de biens et de services, en même temps qu'ils provoquent des effets mortels.

Les ravages que provoque la dénutrition soufferte dans l'enfance se reflètent dans le développement physique et mental des enfants; c'est le cerveau de l'enfant qui en souffre le plus, avec des altérations métaboliques et structurelles irréversibles, pour lesquelles une nutrition adéquate est fondamentale. Cependant, la dénutrition infantile est un conflit social plus profond, c'est l'interaction de facteurs socio-économiques, environnementaux, politiques, culturels, et l'effet des politiques commerciales des entreprises transnationales comme:

1)    La pollution environnementale et les effets locaux du changement climatique.
2)    La privation affective, l'inaccessibilité aux services de base de santé, la qualité déficiente des services éducatifs, les conditions de vie, etc.
3)    Le sevrage précoce, l'introduction et la préparation inadéquate d'aliments solides.
4)    L'introduction précoce d'aliments artificiels, la nourriture de mauvaise qualité
5)    Des croyances erronées, des habitudes et des coutumes.
6)    L'incapacité pour les familles de s'assumer comme responsables d'un état nutritionnel adéquat pour les enfants .
7)    L'inégalité sociale.



      CONSEQUENCES DE LA DENUTRITION 




           
      
Souffrir de dénutrition à quelque degré que ce soit conditionne l'organisme humain à souffrir d'autres maladies aiguës ou chroniques à différents degrés de gravité; les dépenses de santé augmentant à cause de séjours hospitaliers prolongés, l'absence ou l'abandon scolaire, des retards de croissance et/ou un retard du développement psychomoteur, tout cela conduit à un cercle vicieux:
  
           
Au Mexique, la dénutrition des enfants de moins de cinq ans continue d'être un grave problème de santé publique.


Le Mexique est considéré comme un pays moyennement riche, cependant la distribution de cette richesse montre de sérieuses disparités, les 10% des personnes ayant les revenus les plus bas reçoivent seulement 2% du PIB, tandis que les 10% de la population  ayant les revenus les plus élevés accumulent 40% de la richesse totale générée dans le pays.
Le profil sociodémographique du Mexique actuel reflète d'un côté l'impact de l'urbanisation, le développement économique et la modernisation sociale, et de l'autre la persistance de conditions de pauvreté extrême, une grande inégalité et une exclusion sociale marquée des plus pauvres et, parmi eux, de la population indigène.


                ENFANCE INDIGENE AU MEXIQUE
       
Les enfants et adolescents indigènes constituent le secteur de la population ayant les carences les plus grandes et un degré moindre du respect de leurs droits fondamentaux. Le contraste de conditions de vie entre la population indigène et non indigène sont la preuve des grandes disparités existantes.

70% de la population des 3 à 7 ans parlant une langue indigène vit dans des conditions de pauvreté alimentaire, face à 22,6% des non-indigènes du même âge. Le taux de mortalité infantile de la population indigène est supérieur de 60% à celui de la population non indigène.

Parmi les principales causes de pauvreté et de marginalisation qui affectent la population indigène, on trouve des raisons historiques liées à des siècles de discrimination et d'exploitation, auxquelles il faut ajouter les difficultés à accéder aux services de base tels qu'une éducation bilingue de qualité et la santé, ou au marché du travail dans une égalité de conditions par rapport au reste de la population.

L'analphabétisme contribue aussi à la dénutrition des enfants, les mères ayant bénéficié d'une scolarité plus importante sont mieux informées pour améliorer l'alimentation de leurs familles, pour reconnaître les signaux précoces de dénutrition , ainsi que pour prendre des décisions pour faire face aux maladies (par exemple ne pas arrêter l'alimentation pendant les épisodes de diarrhée).

D'où le fait que l'un des éléments qui peut réduire de façon significative les niveaux de dénutrition infantile est l'alphabétisation à condition qu'elle soit accompagnée d'une formation aux habitudes et façons de penser qui contribuent à ce que les personnes soient les artisans de leur propre développement.

      

 ETRE UN ENFANT INDIGENE AU CHIAPAS

C'est le groupe le plus vulnérable de par les conditions de vie, le manque d'accès à une éducation de qualité, l'inaccessibilité aux services de santé de qualité et s'y ajoute entre autres le phénomène des déplacés comme conséquence de la stratégie contre-insurgente des gouvernements en place; cela aggrave encore les effets primaires ou secondaires des différents niveaux de dénutrition des enfants.

Il est évident que dans la déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes, ses articles 2, 7, 14, 21, 24 et 30 n'ont pas été reconnus dans leur totalité au Chiapas et dans le reste du pays.

Malgré la mise en place de nouvelles politiques entreprises par les gouvernements pour lutter contre la dénutrition et la mortalité materno-infantile, celles-ci n'ont pas été efficaces pour éradiquer ces problèmes, puisque cela ne fait que compenser les effets secondaires des différences sociales existantes, de sorte que les objectifs de développement du millénaire ne seront pas atteints tant qu'il n'y aura pas un changement radical des politiques socio-économiques.  



LES PROBLEMES RENCONTRES à HSC
*    Absence de nombreux enfants aux consultations :
-    manque de ressources économiques pour le transport ;
-    éloignement important des villages ;    
-    manque d'engagement de la part des parents.

*    Certains enfants conduits à l'Hôpital présentent souvent des maladies chroniques congénitales demandant un suivi spécialisé, donc des dépenses importantes pour les familles qui vont privilégier ce suivi et ne plus assister à leurs rendez-vous de nutrition.
         
* Connaissance insuffisante de la part des mamans de l'importance de l'allaitement maternel, des méthodes de sevrage, des signaux d'alarme devant un bébé présentant une dénutrition sévère.

*    Hygiène insuffisante dans la préparation des aliments, qui amène des diarrhées à répétitions, entraînant plus vite la dénutrition ...

*    Malgré la gratuité des consultations, si des analyses de labo doivent être faites, les parents ne peuvent pas les payer, et très souvent cessent de venir à leurs rendez-vous de suivi.

Pour tenter de résoudre le problème à la base, on pourrait travailler dans une ou deux communautés proches. Le médecin s'y rendrait et pourrait former des petits groupes de familles dont les enfants sont touchés par la dénutrition, et les motiver pour qu'ils sèment leurs propres légumes, organiser des discussions sur les aliments les plus importants pour l'organisme.
            
        

NOS CONCLUSIONS (du Bureau SOL_ES)


*    Lors de notre visite à HSC, nous avons constaté la diminution du nombre  d’enfants suivis dans le Programme de Nutrition.
*    Les améliorations apportées (apport de miel, prise en charge globale d’enfants malades, …) n’ont pas permis de toucher un nombre suffisant d’enfants (20 en fin d’année !)
*    Les familles ayant de grandes difficultés à venir à l’HSC, nous pensons qu’il faut agir dans les Communautés elles-mêmes.
*    Prendre le mal à sa racine et travailler avec des Promoteurs de Santé présents dans les Communautés, afin de mettre en place des projets visant à améliorer leur alimentation (ruches, jardin potager, poulailler, …).






 La poursuite du projet de nutrition


Depuis, Sol_Es soutient les ateliers de formations d'une quinzaine de promoteurs et promotrices de santé, sur des thèmes autour de la nutrition. Nous finançons le transport des promoteurs de leurs communauté jusqu'au centre de formation situé à Acteal, et l'alimentation de ces derniers ainsi que le matériel nécessaire à ces formations.


Information sur la nutrition par Marisa, infirmière espagnole, amie d'Annie.




Le contact de Philippe avec une doctoresse, proche d’Espoir-Chiapas, qui a déjà travaillé dans le passé avec les promoteurs. Passionnée par ce projet de prendre le mal de la dénutrition depuis la racine, elle donne son accord pour donner 4 ateliers de formation en février et mars. Elle a une vision qui veut sortir des formations théoriques pour rentrer dans plus de pratique. Pour cela Philippe et les promoteurs s’approchent du groupe de femmes organisées avec lequel travaille Martina pour commencer à donner les premiers cours de sensibilisation autour de la nutrition maternelle, l’hygiène etc… 
La centaine de femmes du groupe est d’accord pour recevoir les promoteurs. Cet appui permettra à plus ou moins long terme d’avoir une approche plus sure et plus pertinente dans les communautés qui bénéficieront des campagnes de nutrition. Elle devrait pouvoir venir pourra venir en septembre.

En attendant les Promoteurs ont continué leur cycle de formation autour de la nutrition. Les promoteurs multiplicateurs (les plus formés) ont dirigé 4 ateliers dont un sur les maladies dues à une alimentation inadéquate, et un autre sur la croissance des enfants et le chemin de la santé par la nutrition.


Avancées du projet nutrition

Le projet NUTRITION : 
de gauche à droite: Lorenzo, Roselia, Oscar, Eusebio


- Depuis nos rencontres lors de notre séjour en Mars-Avril 2016, le groupe de promoteurs est plus que jamais motivé.







Voici quelques extraits des mails de Philippe:

Le 6 avril 2017 : « Bon alors voici les premières nouvelles de mes premières réunions avec les promoteurs puis avec la table directive. Ce ne fut pas de tout repos, car la réunion a duré plus de 4h, mais ce fut particulièrement intéressant !


Dans un premier temps, j'ai préféré que eux-mêmes me donnent un peu de leurs nouvelles, de comment vont les choses et leur travail en général, quels sont les problèmes qu'ils ont rencontrés, et quelles sont les choses qui leur manquent …

A la réunion étaient présents Oscar et Roselia les deux coordinateurs de l'aire de santé, puis Eusebio et Lorenzo. Ils m'ont parlé des campagnes de vaccinations qu'ils continuaient à donner, mais aussi des ateliers tant sur la nutrition que sur les problèmes de l'eau; ils se disaient assez débordés et pas mal fatigués de toutes leurs sorties et travaux mais plutôt satisfaits dans l'ensemble.

Ils m'ont par la suite parlé de leur travail pour fonder un comité pharmacie et réussir à créer un véritable contrôle de tous les médicaments pour éviter que ces derniers se périment et pour toujours avoir un fond tournant d'argent pour pouvoir en cas d'urgence en acheter. Mais ils disaient qu'ils étaient trop pauvres en médicaments et qu'à beaucoup de pharmacies, il manquait l'essentiel.


Enfin, et alors là, franchement de manière très surprenante, ils m'ont parlé de leur sortie dans deux communautés, Aurora Esquipulas et Israelita pour faire les premières rencontres autour du thème de la nutrition. (incroyable, ils se sont lancés tout seuls sans que personne ne leur demande quoi que ce soit, et ils se sont motivés de par eux-mêmes, personnellement ça m'a fait des frissons de voir une telle motivation).

Ainsi ils ont décidé de réunir tous les promoteurs et promotrices de santé, deux jours avant leur sortie afin de préparer au mieux leur discussion avec les gens de la communauté. Une petite douzaine ont répondu présents, (faut dire que 15 jours plus tôt ils étaient allés dans une quinzaine de communautés pour vacciner les enfants). De là ils ont décidé ensemble de ce qu'ils allaient parler ; je cite Oscar "Nous nous sommes réunis pour essayer de planifier notre sortie dans les communautés, il fallait que nous définissions quel thème nous allions parler auprès des communautés, car la dénutrition, c'est un champ très vaste et on ne peut pas tout dire en une fois, sinon les gens ne nous écouteraient plus" »

Le 7 avril 2017 (suite):
"Ils sont partis en deux équipes dans chacune des communautés. Les familles intégrantes des abejas ont répondu à l'appel. À Aurora Esquipulas, 6 familles sur 7 étaient présentes (on rappelle que les familles vont de 8 à 15 personnes en général) et à Israelita la quasi totalité de la communauté était présente également.


A Aurora Esquipulas, les promoteurs ont donc commencé à parler de ce qu'était la dénutrition, et de l'importance de bien se nourrir, comment bien nourrir un enfant etc... D'ailleurs ils ont réutilisé le schéma de Marisa pour cela ! Ils ont préféré la dynamique de demander ce que devait manger l'enfant pour que chaque personne puisse répondre, au lieu de donner des instructions...

Ils ont noté le manque de participation des femmes pourtant présentes. Oscar avait peur qu'elles ne soient pas intéressées et qu'elles ne soient présentes que par courtoisie. Ils ont aussi vu le problème et l'importance pour les femmes enceintes de bien manger.

Ensuite ils ont pensé à peser et mesurer les enfants pour commencer à détecter les problèmes... ils trouvaient que commencer directement, ça allait probablement être un peu violent et ça n'allait pas mettre en confiance la communauté.

À la fin, les promoteurs ont demandé si ça leur avait plu, si les femmes voulaient qu'ils reviennent ou non....et là pas de réponse... ils se sont sentis bêtes, et Oscar a dit « bon, peut-être vous êtes timides, je vais me retourner pour pas que vous soyez gênées et je vous redemande... et là toutes en chœur ont répondu "siiiiiiiii queremos que vuelven!!! On veut que vous reveniez"

Ils sont restés aussi dans l'idée de nommer un ou une promotrice de nutrition au sein de la communauté.

Donc ...ils ont marqué des points.


L'autre équipe se trouvait du côté de Israelita, une communauté particulièrement éloignée d'Acteal au bord d'une rivière... communauté menacée par un projet de barrage...


Eusebio a commencé à proposer aux femmes et hommes réunis de voir s’ils voulaient bien travailler la thématique de la nutrition, s’ils se rendaient compte qu'il y avait des problèmes pour eux et pour leurs enfants. La majorité des personnes ont dit que oui, il y avait de grands besoins, qu'ils n'avaient pas assez pour se nourrir correctement, qu'il leur fallait de nouvelles ressources, mais qu'ils ne voulaient pas qu'on leur apporte des poules ou de quoi élever des poissons, mais qu'il fallait aussi qu'on leur explique comment faire... Car les poules tombent malades, les poissons sont fragiles, et qu'ils avaient besoin de coups de main pour essayer de développer des alternatives. »


Ils ont vu et répondu aux questions de pourquoi la malnutrition et pourquoi la dénutrition, pourquoi ils n'arrivent pas à s'en sortir ou apprendre à s'en sortir.

Les femmes ont demandé à la promotrice Patricia quels fruits apportaient le plus de vitamines, quel aliment fallait-il le plus ingérer ?


Voilà en gros les premières réunions...


Je vous le fais en mode récit, car c'est aussi comme ça qu'ils me l'on fait, et je crois qu'au final c'est plus parlant, bien que probablement trop descriptif pour que vous puissiez en faire un résumé !


Bref, il n'y a pas encore eu d'évaluation de ces rencontres entre les promoteurs présents, mais elle ne saurait tarder... Dans l'avenir ils comptent y retourner, et ont bien détecté le problème des femmes, elles n'arrivent pas à libérer la parole ; du coup il va vraiment falloir faire quelque chose, l'autre souci étant aussi que les femmes promotrices ne parlent pas non plus. L'autre barrière a été la langue, car ils sont dans une région tzeltal et non tsotsil, ils vont donc devoir trouver un traducteur mais ils ont des pistes.

A la demande des gens des communautés, ils comptent revenir avec un atelier sur l'hygiène personnelle et le maintien de la qualité de l'eau et des cultures.

Par la suite j'ai demandé aux promoteurs présents, donc les 4, comment ils s'étaient sentis, et les 4 m'ont dit qu'ils ont beaucoup aimé, ils se sont sentis utiles et ont bien vu que les gens étaient intéressés.


Ensuite je leur ai demandé ce qui leur a manqué :


Pour tous c'est un manque de matériel et d'outils pour présenter les choses, ils n'avaient pas de tableau ni de paperboard, ils voulaient diffuser une vidéo, ils n'avaient pas de quoi faire, et ils ont bien vu qu'avec des supports, il y aurait plus de possibilités de créer des dynamiques ou alors faire des peintures sur les murs pour mettre des messages de prévention, etc... »

En 2019,






     Philippe nous rapporte :

Le 19 février 2019, à Aurora Esquipulas, 85 personnes sont venues pour assister à une discussion et des conseils sur la prévention, puis faire un bilan et être consultées par 6 promoteurs et la Docteure EVA (pesée et mesure des enfants, fiches sur leur état de nutrition, conseils nutritionnels (consommer plus d’avocat, de miel, de légumes, et moins de gâteaux et boissons chimiques).



Bilan : 60% de malnutrition chez les enfants de <5ans, dont 20% de dénutrition grave. »



 











                   

                    … avec la Doctoresse EVA

« Nous avons aussi pu nous réunir avec les promoteurs de santé,qui vont reprendre le travail cette année. 
Ils comprennent l’urgence d’avoir du concret, mais préfèrent se consacrer pour le moment sur le travail de fond avec les communautés avec lesquelles ils ont déjà travaillé : Aurora Esquipulas et Israelita. » 
Le 24 février 2019, Oscar et Eusebio (2 promoteurs que nous avions rencontrés en 2017) nous disent dans une vidéo :

« Fin 2017, après avoir été emprisonnés pendant 70 heuresà Los Chorros, nous avons fait une pause dans nos activités
et réunions sur la Nutrition dans les communautés, car nousne nous sentions pas bien, fragilisés et affaiblis … 

Merci beaucoup à vous, kolabal (en tzotzil) qui êtes avec nous par le cœur ; nous allons nous remettre au travail comme nous l’avons fait auparavant.
Actuellement nous continuons les ateliers de formation avec la Doctora EVA (bénévole canadienne), et formons
de nouveaux promoteurs et promotrices. 


Frères et sœurs de SOL-ES, un grand abrazo depuis nos terres chiapanèques ».


LES PROJETS   Communauté par communauté

Pour éviter des dissensions entre les communautés, Philippe & Martina nous avaient suggéré de proposer notre soutien à l’ensemble des communautés.  Lors de la réunion du Bureau SOL-ES à Trans-la-forêt le 17 juin 2018, nous avions donné notre accord pour financer le projet sur 3 ans pour les 30 communautés, soit 4300 euros pendant 3 ans.

Pour la 1ère année, la table Directive nous a proposé de financer l’achat d’une vache pour 9 communautés et une boulangerie pour la 10ème.



Philippe écrit :

« Les vaches ont été achetées jeudi 22 février et après un « rezo »(prière)  traditionnel chaque communauté est repartie avec sa vache, certaines communautés ont décidé de travailler ensemble pour la reproduction. Un taureau a été acheté et il tournera de communauté en communauté. L’idée est qu’il grandisse en 2/3 ans et après ils le tueront. La communauté                
 mangera
la moitié, et l’autre moitié sera vendue pour racheter une vache ou pour un autre projet de nutrition. 
La table directive va réfléchir pour 10 autres projets. »



                                           Une communauté pose avec sa vache …










   REMERCIEMENTS TABLE DIRECTIVE  D’ACTEAL :


  Organisation de la Société civile Las Abejas
  Terre sacrée des Martyrs d'Acteal
  Acteal, Chenalho, Chiapas, Mexique


Chers frères et sœurs du Collectif SOL-ES France,
Au nom des survivants, représentants, coordinateurs et de la Table directive de cette année 2019, recevez nos salutations les plus sincères et le remerciement de la part de tous ceux qui font partie des Abejas d'Acteal,  et que Dieu Père et Mère tout-puissants vous guident, pour qu'ainsi vous puissiez continuer de collaborer avec les pauvres les plus marginalisés.
Aujourd'hui nous voulons vous saluer de tout notre cœur humble et sincère et vous féliciter pour le travail que vous avez fait en espérant que vous continuerez à soutenir les membres de notre organisation.
Nous vous remercions pour vos efforts pour récolter des fonds. En vérité, la somme que vous avez envoyée n'a pas été perdue,  mais utilisée pour les programmes proposés suivants:

1.     Construction de réservoirs en ferrociment dans les Communautés suivantes:
*3 réservoirs à Acteal, 1 à Aurora Esquipulas, 1 à Los Chorros.
2.    *Installation de panneaux solaires: 1 à Quexal Uk'um et 3 à Los Chorros.

3.    Ce qu'il nous faut réaliser, c'est la rénovation de la Maison de santé des Abejas, mais nous avons gardé la somme que vous avez déposée sur notre compte, et d’entreprendre le travail prévu.

 Nous voulons vous demander de continuer à nous aider pour construire trois autres réservoirs dans les communautés de Chixilton, cabecera Chenalho et Aurora Esquipulas
D'autre part, nous aimerions demander 4 autres panneaux solaires plus puissants,         car ceux qu'ils ont à Quexaluk'um ne fonctionnent pas longtemps.

Nous ne savons comment vous remercier et vous rembourser ce que vous avez dépensé. Nous prions Dieu Père et Mère et Jésus qu'il nous a envoyé, pour que vous alliez de l'avant dans vos occupations.
Nous remercions le collectif Soles et toute l'équipe de travail dont le cœur est humble. Vos pensées ont toujours été à nos côtés. Vous avez fait l'effort de pouvoir aider notre peuple. Merci pour votre collaboration pour mener à bien ce dont nous avons rêvé, car vous savez que notre organisation ne dispose pas de ressources propres,si ce n'est par nos frères solidaires qui nous ont ouvert la porte et les bras pour recevoir nos demandes, même si nous continuons de résister depuis de nombreuses années et que jusqu'à maintenant la justice ne nous a pas été rendue pour nos 45 frères massacrés ici à Acteal.

Ce sont nos paroles et nous vous remercions beaucoup.
Respectueusement,
La Table directive de l'organisation de la Société civile Las Abejas d'Acteal.

C.Juan Vasquez Luna         C.Antonia Vasquez Perez              C.Mario Perez Santiz
   Président                           Présidente  adjointe                   Secrétaire  général

C.Maria Vasquez Gomez      C.Antonia Perez Perez             C.Genaro Oyalte Perez
  Secrétaire  adjointe          Trésorière  adjointe                    Trésorier



*************************Dernières actualités!*************************






ACTIVITE 2019


Cependant cette année, après un premier mois de cafouillage le temps de reprendre le travail après une année de pause, ils ont bien repris du poil de la bête. Plusieurs réunions ont été organisées pour préparer au mieux l’année qui vient, bien que la table directive reste vraiment en leur défaveur.

Il leur a semblé important de retourner dans les communautés où ils allaient l’an dernier et profiter donc de la venue de Dra Eva venue du Canada pour être accompagné et pour avancer.
Du coup le 18 ils se sont réunis pour préparer le tout, revoir leurs achives etc.. Le 19 nous sommes partis à 5h00am, pour Aurora Esquipulas, une équipe de 14 personnes au total !
Une soixantaine de personnes étaient présentes pour la discution de prévention, faire un bilan avec les gens, voir ce qui avait changé par rapprot à l’an passé. Ensuite ils se sont divisés en deux groupes :
1er groupe : Peser et mesurer les jeunes et remplir les fiches pour voir l’état de dénutrition.
2* groupe : Consultations et conseil de nutrition.

Bilan Nutrition :
Au total se sont plus de 85 personnes qui sont venues.
Voici le bilan final  (à comparer à l’année passée, le bilan est plutot positif) :
84 consultations par 3 promoteurs de 1* niveau tous accompangé par un promoteurs de 2* niveau, + la docteure Eva accompagnée par Martina pour les traductions.
95 personnes pesée et mesurée
Taux de dénutrition des enfants <5 ans : 40 % normales 20 %moderée 20 % legé 20 % grave…


Consultations deux cas graves et urgent où hospitalisation nécessaire, malheureusement nous doutons que la famille le fasse faute de moyen.
Plusieurs cas où les femmes ont dit avoir écouter les conseils… (+ d’avocat, + de miel, + de verdure et – de gâteaux chimiques).

Beaucoup de parents ont dit avoir suivi les conseils des promoteurs de salud sur la nutrition et ont essayé de varier au plus les aliments, mais ce n’est pas toujours facile.
=> Pièce jointes :
1/ Deux vidéos de remerciements (whatsapp)
2/ Photo de la campagne (whatsapp)
3/ Photo de la campagne (mail)

Formation des promoteurs avec la Dr Eva du Canada

Voici le rapport de la Docteur Eva, venue de la part de Soles


Le groupe de promoteurs de santé et moi avions convenu d'un rendez-vous directement à Acteal le 21 octobre.
La place initial était atelier sur le diabète les 21-22 octobre et clinique avec le groupe des personnes réfugiées le 23 octobre.

Comme souvent, et spécialement lorsque nous oeuvrons dans des zones peu couvertes par les moyens de communication moderne, les plan initiaux auront tendance à se modifier sur le terrain. Ma dernière expérience avec le groupe de promoteurs ne fait pas exception à la norme. Heureusement, je suis habituée à me réajuster rapidement.


Le 21 octobre:
2 promoteurs se sont présentés au RDV:
1) Ignacio dit Nacho:  poursuit actuellement des études en médecine à Comitan et participe au groupe de promoteur depuis plusieurs années
2) Christina, une nouvelle promoteurE n'ayany participé à aucun atelier ni campagne de santé au moment de notre rencontre. Elle accusait également une douleur assez vive à l'oreille pour une intervention chirurgicale qui eu lieu peu de temps avant notre rencontre.

J'ai pu constaté les dégâts qui ont été fait à la clinique de Acteal, j'ai également rencontré quelques personnes du groupe de réfugiées.

Comme les autres personnes du groupe n'ont pas pu se présenter ce jour là, nous avons convenu que je rencontrerai Christina le lendemain pour que nous fassions ensemble des consultations pour les personnes réfugiées. Nacho devait se rendre le lendemain pour un examen à Comitan donc il n'était pas disponible mais nous avons convenu de nous rencontrer à San Cristobal le 24 octobre.

Personne de la Table Directive n'a pu être rencontré ce jour là.

22 Octobre

Journée de consultation à ACTEAL avec le groupe de personne réfugiées.
Journée de cérémonie pour commémoration du massacre d'Acteal.

Ma présence lors de la journée de commémoration du massacre fut positive car elle a démontré un appui international à l'organisation et au groupe de promoteur à un réseau plus large de soutien. C'est une action plus symbolique que concrète mais qui a beaucoup de valeur sur le moyen long terme. De même ma présence a redonner beaucoup d'espoir au groupe de personnes réfugiés, ceci a permis de leur redonner confiance en leur organisation ce qui n'est pas banale étant donné les attaques qu'ils ont vécus.

Plusieurs personnes de la Table directive ont été rencontré à mon arrivée ainsi qu'à mon départ.

Avec l'aide de Christina et d'une autre personne de l'association, j'ai pu faire une dizaine de consultation clinique.

La clinique a été réamménagée du côté de l'ère de communication, l'espace est suffisant, j'ai pu constaté qu'il restait quelques médicaments qui ont été sauvegardés, de même que quelques outils d'examen clinique et 2 matelas.

J'ai pu constaté que Oscar avait maintenu des consultations régulières pour les personnes réfugiées et qu'il avait également fait une liste de médicaments nécessaires pour les besoins des réfugiés.

J'ai pu constater plusieurs problématiques courantes au Chiapas (sous réserve étant donné que nous n'avons pas d'étude sérologiques pour le confirmer mais probable vu la prévalence sur le territoire et l'anamnèse):
-anémie ferriprive
-anémie pernicieuse (carence en B12...souvent consécutive aux gastrites)
-gastrite
-infection intestinale bactérienne
-parasites inestinals

et d'autres un peu moins courantes mais demandant une attention particulière:
-présence de ce qui semble être un hémangiome sur un BB de moins d'un an (recommandation fait à la Table Directive d'appuyer une biopsie pour s'assurer que la tumeur est non cancéreuse)
-présence de varices au niveau des cuisses chez une femme ayant eu 6 grossesses (enseignement fait)

Santé psychologique:
-j'ai pu constaté plusieurs personnes souffrant d'anxiété et plus inquiétant plusieurs personnes présentant des signes et symptôme de choc post-traumatique, auprès du groupe de réfugiés mais également auprès d'une personne ayant vécu les mêmes trauma que les promoteurs en 2018.

Christina a été formée sur la prise des signes vitaux et a pu s'initier au questionnaire médicale lors de la journée.
J'ai également pris un moment pour la motiver à rassembler le groupe de promoteur. Nous avons également parlé de l'importance d'avoir des femmes promoteurs et donc de l'importance de sa présence au sein de Abejas. Vu les rapports de genre existants dans les communautés, la santé des femmes est particulièrement précaire et donc la présence des femmes dans le groupe de promoteurs est de la plus haute importante. Elle avait l'air très motivée à son départ.

Suite au consultations, j'ai ajouté quelques médicaments à la liste faite par Oscar, j'ai également fait des notes des consultations et j'ai mis le tout dans une pochette plastifiée pour protéger les documents. J'ai remis le tout à la Table Directive en leur faisant une résumé des besoins.

La table directive m'a confirmé qu'ils avaient bien reçu les sous pour l'achat de médicament, la personne de Juan devait aller retirer les sous le lendemain afin qu'une personne du groupe de promoteur, vraisemblablement Oscar, puisse aller les acheter et les distribuer.

J'ai fait mention à la Table Directive que l'état de démotivation dans lequel se trouvait les promoteurs de santé était, à mon humble avis, probablement la conséquence des trauma qui ont été vécu en 2018 et qu'il serait primordiale que le groupe puisse ressentir le soutien de l'organisation par rapport à ce qu'ils ont du traverser mais aussi que des actions devaient être mise en place pour avancer dans un chemin de guérison que ce soit via une aide psychologique et/ou (car l'un n'exclue pas l'autre) via des rituels permettant de dépasser le trauma. Je sais que la Dre Adriana a déjà fait des recommandations similaires, donnant même les coordonnées d'un psychologue sympathisant à San Cristobal mais sans qu'aucune autre démarches ne soit mise en place de par la T.D.

23 octobre

Rencontre de suivi avec Nacho pour le mettre au courant de ce qui a été vu, fait et dit la veille à Acteal.

Nacho m'a confirmé qu'il était d'accord avec mon diagnostique sur l'état de choc post-traumatique du groupe et le besoin d'appuis sur ce problème.

Nous avons également fait le constat que c'était la première fois en 10 ans que le groupe de promoteur traversait une démotivation et que vu les évènements de 2018 et le non-soins du choc post-trauma, il était tout à fait normal de rencontrer cette démotivation actuellement.

Toutefois, Nacho était très motivé à relancer le groupe et poursuivre les efforts pour tenter d'avancer vers la guérison psychologique. Nous avons longuement parler de la valeur de la solidarité et du soutien dans cette démarche.


Voila je crois ce vous avez là un bon résumé de ce qui a été vécu, vu et fait à Acteal pendant la semaine du 21 octobre. CE ne fut pas ce qui était prévu au départ mais ce fut tout de même très utile ne serait-ce que pour poser le problème du stress post-traumatique sur la table.



Activités 2020

Campagne de nutrition et de prévention covid19